Jean-Christophe Rufin – « Le parfum d’Adam »

« Le parfum d’Adam » – Jean-Christophe Rufin – 2007 – Flammarion

Wroclaw, Pologne, 2005. Juliette, jeune militante écologiste, vandalise un laboratoire. Elle libère les animaux enfermés et vole un flacon contenant un mystérieux produit. Sans le savoir, elle entre de plain-pied dans un complot aux implications gigantesques. Une course contre la montre débute alors visant à empêcher un groupuscule d’écologistes extrémistes, amateurs de bioterrorisme, de mettre leur plan à exécution.

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Quel que soit le sujet abordé par Rufin, on sent qu’il le maitrise parfaitement. Soit il en connait personnellement les principaux aspects, soit son travail de documentation est complet et de grande qualité. Dans tous les cas, son récit est crédible et parait presque authentique même lorsqu’il s’agit, comme c’est le cas avec cet ouvrage, d’un roman de fiction.

Dans « Le Parfum d’Adam », ce sont l’univers de l’espionnage international de haut niveau et le milieu du militantisme écologique qui sont au premier plan. Ces mondes mystérieux et secrets sont disséqués et habilement offerts aux lecteurs qui découvriront que, si les motivations diffèrent fort heureusement, les moyens mis en oeuvre par ces nébuleuses organisations sont finalement assez similaires. Ce serait donc une erreur d’appréhender la lutte qui les oppose selon un manichéisme naïf et ordinaire. Rufin déconstruit intelligemment ces pseudo certitudes. Les méchants et les gentils ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Vaste sujet souvent traité des puissants contre les déshérités mais avec cette touche de subtilité et d’esprit qui fait trop souvent défaut à de nombreux auteurs.

Ce qui est aussi très appréciable dans ce roman c’est qu’il ne s’agit pas simplement d’espionnage ou d’aventure. Bien entendu, le côté « Bob Morane » est logiquement présent mais l’histoire, et le sujet traité, nous emmène bien au-delà de cette question de genre littéraire. La question de l’écologie et du respect de la nature, dans sa globalité, est intelligemment abordée et toute personne ayant une conscience, même limitée, de son importance et de son urgence ne pourra y être insensible.

Pour terminer, l’histoire est tellement plausible que la mention « inspiré de faits réels » pourrait apparaitre sur la couverture. Comme si Rufin avait lui même milité en s’accrochant à un arbre. Ou poursuivit un malfaiteur à travers le monde. Au-delà de ses talents indiscutables d’écriture, c’est là l’une de ses principales forces. On ne peut que se plonger dans les pages de ce livre et, à la fin, en ressortir déçu que ce soit déjà terminé.

Lire Rufin est un plaisir. Chaque fois renouvelé.

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